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L'UMP victorieuse des européennes, percée Verte et revers du PS
Une victoire prévisible, une percée inattendue et deux échecs : les élections européennes ont tourné en France à l'avantage de la majorité présidentielle qui s'impose devant un Parti socialiste laminé et talonné de près par Europe Ecologie, selon des estimations. Lire la suite l'article
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L'UMP et ses alliés recueillent de 28,3 à 28,4% des voix selon les instituts de sondage, contre 16,64% en 2004.
Le chef de file des listes écologistes, Daniel Cohn-Bendit, réussit son pari avec 15,5% à 16%, juste derrière le PS (16,3 à 16,8%), et relègue à la quatrième place le Mouvement Démocrate de François Bayrou (8,4 à 8,5%), qui échoue à rééditer le scénario de la présidentielle de 2007.
Le leader centriste, qui visait un score proche des 18,57% du premier tour du scrutin de 2007 et avait fondé sa campagne sur son opposition virulente au président Nicolas Sarkozy, voit sa trajectoire présidentielle compromise pour 2012.
Quant à Martine Aubry, qui était confrontée dimanche à son premier test électoral six mois après le congrès fratricide de Reims, elle voit son autorité à la tête du PS mise à mal et devra composer avec ses rivaux, Ségolène Royal au premier chef.
Les socialistes étaient arrivés en tête des précédentes européennes de juin 2004 avec 28,89% (31 sièges) loin devant l'UMP avec 16,64% (17 sièges). En 2004, alors à la tête de l'UDF, François Bayrou avait réalisé 11,95% (11 sièges), devant les Verts qui n'avaient obtenu que 7,40% (six sièges).
Selon les projections d'OpinionWay, l'UMP comptera 28 élus au Parlement européen, le Parti socialiste 15, Europe Ecologie 14 et le MoDem six. Les électeurs français étaient appelés à désigner 72 représentants à Strasbourg.
FILLON SALUE "UN TRÈS BON RÉSULTAT"
L'UMP et ses alliés du Nouveau Centre, de La Gauche moderne et des Progressistes offrent au chef de l'Etat une victoire opportune à mi-mandat, alors que sa cote de popularité reste au plus bas et que le scrutin de dimanche a été marqué par une abstention record de près de 60% contre 57,2% en 2004.
L'objectif pour l'UMP était de s'approcher au plus près des 30,42% de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2007.
Même si les suffrages cumulés de l'opposition surpassent le score de la majorité présidentielle, le parti au pouvoir peut se prévaloir d'un plébiscite dans les urnes à l'instar de l'UDF (Simone Veil) en 1979 et du PS (François Hollande) en 1999.
"C'est la première fois depuis 1984 qu'un parti de la majorité présidentielle arrive en tête aux élections européennes", a déclaré François Fillon lors d'une brève allocution à Matignon.
Le Premier ministre s'est félicité d'"un très bon résultat" et a appelé au rassemblement face à la crise. "Nous allons continuer de moderniser et nous avons besoin de chacun."
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a salué "un résultat au-delà de nos espérances, un résultat qui nous engage". "Cette fois-ci, ceux qui ont été sanctionnés sont ceux qui n'ont jamais parlé d'Europe", a-t-il jugé sur TF1.
Martine Aubry a voulu interpréter le vote comme "un appel vers un autre projet". "Nous ne sommes pas encore crédibles", a-t-elle dit lors d'une intervention au siège du PS, soulignant qu'elle continuerait à son poste.
LE "SCOOP" DE DANIEL COHN-BENDIT
Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, "bon nombre d'électeurs socialistes ont voulu sans doute dire non à l'Europe libérale mais aussi quelque part adresser un message au Parti socialiste". "C'est une défaite assez cruelle", a dit le député Arnaud Montebourg sur TF1.
Pour Daniel Cohn-Bendit, "le résultat d'Europe Ecologie va obliger tout le monde à rediscuter d'une manière différente de l'écologie et de l'économie".
L'eurodéputé Vert sortant, qui n'a eu de cesse de dénoncer l'"obsession" présidentielle de François Bayrou et a eu un violent échange avec ce dernier en fin de campagne, a lancé ironiquement sur France 2: "Je vais vous faire un scoop, je ne suis pas Français, je ne me présenterai pas à l'élection présidentielle" de 2012.
Marielle de Sarnez, tête de liste MoDem en Île-de-France et bras droit de François Bayrou, a concédé "un vrai succès pour Europe Ecologie". "C'est presque un vote apolitique, c'est presque un vote citoyen", a-t-elle jugé sur TF1.
Le Front de gauche de l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon et de la communiste Marie-George Buffet réussit son baptême électoral aux dépens du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, qui lui aussi affrontait pour la première fois le verdict des urnes.
Selon TNS-Sofres, il recueille 6,3% à 6,8%. Le NPA est crédité de 5% à 5,2%. Lutte ouvrière (LO), qui a perdu son égérie Arlette Laguiller, obtiendrait 1,3%.
Minées par la dispersion, les différentes composantes de la gauche ont appelé dimanche soir au rassemblement en vue de 2012.
Le Front national, qui espérait se refaire une santé après les échecs des législatives de 2007 et des municipales de 2008, n'obtient que 6,3% à 6,5% contre 9,81% en 2004.
Jean-Marie Le Pen, président du FN, a mis en avant "le désaveu de 60% d'abstention". "Les Français condamnent l'Union européenne", a-t-il dit sur TF1.
Le mouvement "Libertas", né de l'alliance du souverainiste Philippe de Villiers et du président de Chasse, Pêche, Nature, Tradition (CPNT), Frédéric Nihous, oscille entre 4,8% (OpinionWay) et 5% (TNS-Sofres), soit un siège. Philippe de Villiers, seul, avait remporté 3 sièges en 2004 (8,83%).
Sophie Louet, édité par Yves Clarisse
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